HISTOIRE DE LA COMMUNE

C’est en 1243 qu’est érigée la paroisse de La Chapelle Chaussée dépendant de l’abbaye Saint-Georges de Rennes.

Au Moyen-Age, le château-fort du Châtelier était le chef-lieu d’une seigneurie appartenant à Anette de Dinan, épouse de Philippe de Quélennec, à la fin du XIVème siècle. Une centaine d’années plus tard, le seigneur de Beaufort, héritier d’une partie des fiefs du Châtellier, les transmet à sa fille Michelle de Châteaubriant, femme de Michel Ferron, seigneur de La Marre.

Après la famille de Boisorçant qui en est propriétaire en 1541, les terres et seigneurie du Châtellier passent aux familles de Talhouet-de Kervéon, le Gonidec seigneur des Aulnais, le Mintier seigneur de Carminé et, en 1695, à Jacques Renaud de la Bourdonnaye, Seigneur de Blossac. L’illustre famille rennaise de Blossac en est encore propriétaire en 1789.

La Châtellenie du Châtellier avait droit de haute justice ; sa juridiction relevait directement du roi et s’exerçait à Hédé. Ses fiefs s’étendaient sur La Chapelle Chaussée et sur six autres paroisses. Le domaine comprenait entre autres : la métairie et le moulin à eau du Châtellier, la forêt de Nidecor, le château de Maugis, motte de terre démolie au XVIIè siècle et le manoir de Lalleu où subsistent les vestiges des anciens fossés.

Propriété de la même famille depuis 500 ans, le château d’agrément construit près du bourg date du XVIè siècle. Les gerbières dont les sculptures représentent les rayons du soleil attestent de son remaniement à l’époque de Louis XIV. En 1834, l’architecte rennais Louis Richelet, s’inspirant d’exemples italiens, supprime l’entrée par la façade nord, côté route de Rennes à Dinan et ouvre l’accès par un double escalier de pierre sur la façade sud vers un parc paysager. En dégageant la perspective côté nord il met en valeur l’élégance de cet édifice à l’architecture exemplaire.

En limite du bassin de Rennes, La Chapelle Chaussée est une commune à dominante agricole qui a compté plusieurs manoirs et maisons de tisserands participant à la réputation des toiles de chanvre et de lin de Bécherel- Tinténiac et surtout de très nombreuses fermes isolées ou groupées en hameaux comme Chantelou, la Touche, la Menouais. Aujourd’hui, les petites fermes ont disparu, ou sont en voie de disparition, laissant la place à des exploitations de 50 à 100 hectares.

Une population atteignant jusqu’à 1 500 âmes au XIXè siècle a fait vivre un bourg à l’activité artisanale et commerciale importante. Dans la première moitié du XXè siècle, on y comptait :

8 Cafés 6/7 épiceries 3 boucheries
2 boulangeries 1 minoterie 3 menuisiers
1 charron 1 maréchal-ferrant 2 mécaniciens agricoles
1 mécanicien en cycles 1 ferblantier zingueur 2 quincailleries
1 cordonnier (et coiffeur) 1 bourrelier 2 maçons
1 couvreur 3 / 4 couturières 1 tailleur
1 cerclier 1 marchand de cochons 2 marchandes de galette
4 fermes…en agglomération

Son marché au beurre approvisionné par les fermes de la commune et des communes environnantes était renommée et jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale attirait chaque vendredi jusqu’à sept marchands de beurre et œufs.

Après un fléchissement démographique marqué, la Chapelle Chaussée, bien placée sur la route Rennes-Dinan- Côtes d’Armor, retrouve une nouvelle vitalité.